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.Le corps à peine voilé de sa robe blanche de lin, Isis fit face à l'évêque.— Rappelez vos soudards ! Biggeh appartient à Osiris.— Osiris est mort et ne ressuscitera plus ; l'îlot est propriété de l'État— Respectez ce mystère, je vous en conjure.Théodore, dédaignant la supérieure, prit la direction du bois.Le corps expéditionnaire coupait les arbres et démantelait les autels.Un géant barbu s'attaqua à la statue de Mandoulis, le dieu des Blemmies.Il brisa la gazelle et le bouquet de calcaire, fracassa la tête de Mandoulis et renversa l'effigie païenne.Le «bon voyageur» termina sa course dans une poussière ocre, à l'abri d'un tamaris bientôt abattu à la hache.La prêtresse ne s'attarda pas sur ce triste spectacle ; au centre de Biggeh se nouait un drame plus affreux encore.Le général Narsès gravissait la butte qui protégeait le sarcophage du dieu.Avec l'aide de deux robustes gaillards, il fit pivoter le couvercle.— Arrêtez ! supplia-t-elle.— Inutile, déclara Théodore.Ils agissent sur mon ordre.Isis ne parvint pas à retenir ses larmes.Les vandales jetèrent sur le sol le couvercle du sarcophage et s'acharnèrent sur lui à coups de masse ; le linceul de pierre, disloqué, ne fut plus que blocs épars et martyrisés.— Le cercueil est vide, constata l'évêque.Votre faux dieu n'a jamais existé.** *Isis s'était assise à l'intérieur du kiosque de Nectanebo 1er, bâtisseur et guerrier qui avait marqué de sa volonté d'indépendance la dernière dynastie égyptienne.Au- dessus des chapiteaux floraux, le visage d'Hathor souriait.— Mon intervention fut dérisoire, avoua-t-elle à Sabni ; Biggeh a été profanée et n'est plus qu'un champ de ruines.Les soldats avaient ri, heureux d'expurger une agressivité trop longtemps contenue! Éléphantine retentissait des bruits de leur victoire.Des convertis de longue date s'étaient aspergés la tête de poussière pour porter le deuil d'Osiris.Cette fois, la religion des anciens vivait ses dernières heures ; comment prétendre, désormais, qu'une quelconque puissance protégeait les lieux saints ?— Plus aucun rempart ne met Philae à l'abri des menées de l'évêque.— Si, objecta Sabni : toi.Par ta seule présence, tu empêcheras Théodore d'aller plus loin.Isis se souvenait de l'attitude du prélat, sur Biggeh : il l'avait défendue contre ses soldats.Pourquoi lui témoignait-il des marques de respect alors qu'il la détestait ?— Affirmons que l'évêque s'est attaqué à un îlot désert.— Impossible, Sabni.Chacun connaît l'importance du territoire sacré d'Osiris.Théodore ne n'est pas trompé de cible ; les deux îles ne sont qu'une : Biggeh profanée, Philae s'affaiblit.Que notre ultime barrière magique s'effondre et la disparition du temple sera inévitable.—Je la refuse.Isis serra les mains de Sabni entre les siennes.— Philae est intacte : voilà l'unique réalité à laquelle doit s'attacher notre communauté.— Préparons-nous à un nouveau harcèlement.Théodore veut nous acculer à fermer nous-mêmes le temple et à prendre la fuite.Le sourire revint sur les lèvres d'Isis.— La destruction de Biggeh fut donc inutile.** *Le percepteur principal Philamon n'avait pas le pied marin.Descendre dans une barque suffisait à lui donner la nausée.Il fut pourtant contraint de se rendre jusqu'à l'embarcadère de Philae pour y inventorier les bateaux de taille moyenne que possédait le temple.Au prêtre qui l'observait, intrigué, il rappela l'existence d'une taxe spéciale sur ce type de bien et de la déclaration obligatoire.Sabni affirma ignorer l'existence de cette disposition administrative ; les pénalités atteignaient un montant considérable, exigible sous huitaine.Philamon n'écouta pas les protestations du supérieur; pressé de repartir, il demanda au batelier de hâter l'allure.Avant d'atteindre la terre ferme, il vomit.Sabni se demanda pourquoi le capitaine Mersis n'avait pas prévenu le temple ; sans doute le pigeonnier était-il hors de service.Ne pas payer serait se priver d'un indispensable moyen de circuler.Isis proposa d'abandonner la majeure partie de la flottille, et de ne conserver qu'un bateau de charge et une petite barque.La taxe serait réduite au minimum.— Visitons les cryptes, proposa-t-elle.Une pierre coulissante donnait accès à des pièces allongées et très basses [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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