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.J’ai mon revolver.Elle tira deux coups et dégomma une ampoule.— Je l’ai eu ? Vous voulez que je remette ça ?Mme Keene avait de la cataracte et des culs-de-bouteille en guise de lunettes.Ramirez avait fui par la porte au premier coup de feu.— Vous l’avez raté, madame Keene, mais ça va.Vous lui avez fait peur.— Vous voulez qu’on appelle quand même la police ?— Je vais m’en occuper, leur dis-je.Merci.Tout le monde me prenait pour une chasseuse de primes hors pair et comme je n’avais pas envie de gâcher mon image de marque, je marchai d’un pas très calme jusqu’à l’escalier et gravis les marches une à une en me disant de ne pas craquer… j’allais rentrer chez moi, fermer ma porte à double tour et appeler la police.Bien sûr, je pouvais toujours trouver mon revolver et courir après Ramirez dans le parking, mais, en vérité, j’avais vraiment trop peur.Et pour être tout à fait honnête, je ne suis pas une très bonne tireuse.Autant le laisser à la police.Quand j’arrivai devant ma porte, j’avais déjà ma clé dans la main.J’inspirai profondément et réussis à l’enfoncer dans la serrure du premier coup.L’appartement était plongé dans l’obscurité et la quiétude.Il était trop tôt pour que Briggs soit couché.Il avait dû sortir.Rex tournait silencieusement dans sa roue.Le voyant rouge de mon répondeur clignotait.Deux messages.Un de Ranger, sans doute, laissé en début d’après-midi.J’allumai la lumière, posai mon sac sur le comptoir de la cuisine et fis défiler les messages.Le premier était bien de Ranger.Il me demandait de le rappeler sur son alphapage.L’autre était de Morelli.« Il faut que je te parle.C’est très important.»Je l’appelai chez lui.— Alleeeez, dis-je.Décroooooche !Pas de réponse.Alors, j’entamai le passage en revue des numéros en mémoire.Le premier était celui du téléphone de voiture de Morelli.Pas de réponse non plus.Essaie son portable.Je pris le téléphone et me dirigeai vers ma chambre… mais je m’arrêtai net sur le seuil.Allen Shempsky était assis sur mon lit.Derrière lui, la fenêtre était brisée.Pas de mystère sur la façon dont il avait pénétré chez moi.Il tenait un revolver.Et il faisait peur à voir.— Tu raccroches, me dit-il.Ou je te bute.15— Qu’est-ce que tu fais ici ?— Bonne question, me répondit Shempsky.Je me le demande aussi.Je pensais avoir tout prévu.Il hocha la tête.— Et tout est parti en eau de boudin…, dit-il.— Tu n’as pas bonne mine.Il avait les joues rouges, les yeux injectés de sang, hagards, les cheveux hirsutes.Il était en costume, mais sa chemise lui sortait du pantalon et sa cravate était toute vrillée.— Tu as bu ? lui demandai-je.— Je ne me sens pas très bien.— Tu ferais peut-être mieux de poser ce revolver.— Peux pas.Faut que je te tue.Mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi, hein ? N’importe qui d’autre aurait laissé tomber à un moment.C’est vrai, quoi, tout le monde s’en fout de Fred.— Où est-il ?— Ah ! Encore une question.J’entendis des bruits étouffés en provenance du placard.— C’est le nain, dit Shempsky.Il m’a foutu une de ces trouilles.Je croyais qu’il n’y avait personne ici.Et tout d’un coup, je vois ce Munchkin qui se radine.En deux enjambées, j’atteignis ma penderie.Je l’ouvris et baissai les yeux.Briggs était troussé comme une dinde de Noël, les mains liées derrière le dos avec mon fil à linge, du gros Scotch sur sa bouche.Il avait l’air d’aller.Mort de trouille et fou de rage.— Ferme la porte, dit Shempsky.On l’entend moins la porte fermée.Je vais être obligé de le tuer, lui aussi, mais je repousse le moment.C’est comme buter Prof, ou Atchoum ou Grincheux.Et je dois t’avouer que ça me fout les boules de buter Atchoum.C’est mon préféré, Atchoum.Ceux qui n’ont jamais été menacés au revolver à bout portant ne peuvent concevoir la terreur que cela représente.Et le regret que la vie soit trop courte et qu’on n’ait pas su l’apprécier à sa juste valeur.— Tu n’as pas vraiment envie de nous tuer, Atchoum et moi, dis-je en faisant des efforts surhumains pour que ma voix ne tremble pas.— Mais si.Hé, pourquoi pas ? J’ai bien tué tous les autres.Il renifla et s’essuya le nez d’un revers de manche.— Je me suis chopé la crève, dit-il.Ah, vraiment, quand les choses commencent à mal tourner…Il se passa la main dans les cheveux.— C’était une idée géniale pourtant.On prend quelques clients et on se les garde pour soi.Superclean [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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