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.Cette lumière, quis avançait sur nous, ne pouvait être que la lumière projetée par lelook-out du bateau sous-marin de Ker Karraje.« Le tug !& ai-je crié.Lieutenant& voici le tug qui rentre àBack-Cup !& Machine arrière ! » ordonna le lieutenant Davon.Et leSword recula au moment où il allait s engager à travers le tunnel.Peut-être une chance nous restait-elle d échapper, car d une mainrapide, le lieutenant avait éteint notre fanal, et il était possibleque ni le capitaine Spade ni aucun de ses compagnons n eussentaperçu le Sword& Peut-être, en s écartant, livrerait-il passage au 182 tug& Peut-être sa masse obscure se confondrait-elle avec les bas-ses couches du lagon& Peut-être le tug passerait-il sans le voir ?&Lorsqu il aurait regagné son poste de mouillage, le Sword se re-mettrait en direction& et donnerait dans l orifice&L hélice du Sword tournant à contre, nous avons rebroussévers la berge du côté sud& Encore quelques instants et le Swordn aurait plus qu à stopper&Non !& Le capitaine Spade avait reconnu la présence d un ba-teau sous-marin, prêt à s engager à travers le tunnel, et il se dis-posait à le poursuivre sous les eaux du lagon& Que pourrait cettefrêle embarcation lorsqu elle serait attaquée par le puissant appa-reil de Ker Karraje ?&Le lieutenant Davon me dit alors :« Retournez dans le compartiment où se trouve ThomasRoch, monsieur Hart& Fermez la porte, tandis que je vais fermercelle du compartiment de l arrière& Si nous sommes abordés, ilest possible que, grâce à ses cloisons, le Sword se soutienne entredeux eaux& »Après avoir serré la main du lieutenant, dont le sang-froid nese démentait pas devant ce danger, je regagnai l avant, près deThomas Roch& Je refermai la porte et j attendis dans une obscu-rité complète.Alors j eus le sentiment ou plutôt l impression des manSu-vres que faisait le Sword pour échapper au tug, ses portées, sesgirations, ses plongées.Tantôt il évoluait brusquement, afind éviter un choc ; tantôt il remontait à la surface, ou s immergeaitjusqu aux extrêmes profondeurs du lagon.S imagine-t-on cettelutte des deux appareils sous ces eaux troublées, évoluant commedeux monstres marins d inégale puissance ? 183 Quelques minutes s écoulèrent& Je me demandais si la pour-suite n était pas suspendue, si le Sword n avait pas enfin pus élancer à travers le tunnel&Une collision se produisit& Il ne sembla pas que ce choc eûtété très violent& Mais je ne pus me faire illusion, c était bien leSword qui venait d être abordé par sa hanche de tribord& Peut-être, cependant, sa coque de tôle avait-elle résisté ?& Et même,dans le cas contraire, peut-être l eau n avait-elle envahi qu un descompartiments ?&Presque aussitôt, un second choc repoussa le Sword, avec uneextrême violence, cette fois.Il fut comme soulevé par l éperon dutug, contre lequel il se scia, pour ainsi dire, en se rabattant.Puis,je sentis qu il se redressait, l avant en haut, et qu il coulait à picsous la surcharge d eau dont s était rempli le compartiment del arrière&Brusquement, sans avoir pu nous retenir aux parois, ThomasRoch et moi, nous fûmes culbutés l un sur l autre& Enfin, aprèsun dernier heurt qui provoqua un bruit de tôle déchirées, leSword ragua le fond et devint immobile&À partir de ce moment, que s était-il passé ?& Je ne savais,ayant perdu connaissance.Depuis, je viens d apprendre que des heures, de longuesheures, s étaient écoulées.Tout ce qui me revient à la mémoire,c est que ma dernière pensée avait été :« Si je meurs, du moins Thomas Roch et son secret meurentavec moi& et les pirates de Back-Cup n échapperont pas au châ-timent de leurs crimes ! » 184 XVAttenteAussitôt mes sens repris, j observe que je suis étendu sur lecadre de ma cellule, où, parait-il, je repose depuis trente heures.Je ne suis pas seul.L ingénieur Serkö est près de moi.Il m afait donner tous les soins nécessaires, il m a soigné lui-même, non comme un ami, je pense, mais comme l homme dont on at-tend d indispensables explications, quitte à se débarrasser de lui,si l intérêt commun l exige.Assez faible encore, je serais incapable de faire un pas.Peus en est fallu que j aie été asphyxié au fond de cet étroit compar-timent du Sword, tandis qu il gisait sous les eaux du lagon.Suis-je en état de répondre aux questions que l ingénieur Serkö brûlede m adresser relativement à cette aventure ?& Oui& mais je metiendrai sur une extrême réserve.Et, tout d abord, je me demande où sont le lieutenant Davonet l équipage du Sword.Ces courageux Anglais ont-ils péri dans lacollision ?& Sont-ils sains et saufs, ainsi que nous le sommes, car je suppose que Thomas Roch a survécu comme moi, après ledouble choc du tug et du Sword ?&La première question de l ingénieur Serkö est celle-ci :« Expliquez-moi ce qui s est passé, monsieur Hart ? » Au lieude répondre, l idée me vient d interroger.« Et Thomas Roch ?& ai-je demandé. En bonne santé, monsieur Hart& Que s est-il passé ?& ré-pète-t-il d un ton impérieux. 185 Avant tout, apprenez-moi, ai-je dit, ce que sont devenus&les autres ?& Quels autres ?& réplique l ingénieur Serkö, dont l Sil com-mence à me lancer de mauvais regards. Ces hommes qui se sont jetés sur moi et sur Thomas Roch,ces hommes qui nous ont bâillonnés& emportés& enfermés&où ?& je ne le sais même pas ! »Toute réflexion faite, le mieux est de soutenir que j ai été sur-pris, ce soir-là, par une agression brusque, pendant laquelle jen ai eu le temps ni de me reconnaître ni de reconnaître les auteursde cette agression.« Ces hommes, répond l ingénieur Serkö, vous saurez dequelle manière l affaire a fini pour eux& Auparavant, dites-moicomment les choses se sont passées& »Et, à l intonation menaçante que prend sa voix en répétantcette question formulée pour la troisième fois, je comprends dequels soupçons je suis l objet.Et, cependant, pour être en mesurede m accuser de relations avec le dehors, il faudrait que le tonne-let contenant ma notice fût tombé entre les mains de Ker Kar-raje& Or cela n est pas, puisque ce tonnelet a été recueilli par lesautorités des Bermudes& Une telle accusation à mon égard nereposerait sur rien de sérieux
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